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Libération
Décryptage

L’industrie des accrocs alimentaires

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Malgré des aides importantes, l’agriculture française reste énergivore, inégalitaire et dangereuse pour l’environnement.
Des vaches (Photo Jean-Francois Monier. AFP)
publié le 22 février 2013 à 21h46

L'affaire des lasagnes a mis à jour les contradictions d'une industrie agroalimentaire toujours plus dévoreuse d'énergie et de matières, engagée dans une course aux bas prix. Avec 147 milliards d'euros engrangés en 2009 et 400 000 salariés, c'est le premier secteur industriel français. Il dépend intégralement du travail des agriculteurs. Leurs méthodes de production, héritées d'un autre âge pour la plupart, épuisent l'environnement, ne rémunèrent pas toujours équitablement les hommes et consomment trop d'énergie. Alors que s'ouvre aujourd'hui le 50e Salon international de l'agriculture, retour sur trois symptômes d'un système malade.

Le bio au rythme d’un escargot

Tout le monde en veut, mais l'agriculture française la boude. En 2012, 64% des Français ont consommé bio au moins une fois. «C'est une vraie tendance de fond puisque la part des consommateurs réguliers (au moins une fois par mois) s'élève à 43%, tandis que 8% des Français en consomment tous les jours», note l'Agence bio. Devant l'insuffisance de certaines productions, notamment de fruits et légumes, il faut importer 32% des produits labellisés. Le bio en France ne concerne qu'un million d'hectares, soit 3,7% de la surface agricole utile (SAU). Le Grenelle de l'environnement avait fixé d'ambitieux objectifs (20% de la SAU en 2020), hors de portée vu les moyens accordés. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a renoncé aux 20% et s'est contenté de viser un doublement des su