«Tâter, humer, goûter», tel est le savoureux menu à trois temps promis à François Hollande pour la 50e édition du Salon de l'agriculture. Comme Jacques Chirac hier, ce Corrézien de Président sera à la fête lors de cet événement populaire national. Il paradera en sauveur de la PAC, après avoir arraché de haute lutte le maintien du chèque français que de perfides Britanniques voulaient lui arracher. Mais, à y regarder de près, cette victoire tricolore a tout du trompe-l'œil. En apparence, les agriculteurs ont préservé l'essentiel, soit 10 milliards d'euros par an jusqu'en 2020, la France s'affichant encore une fois comme le premier pays bénéficiaire des aides européennes en la matière. Sur les terrains de l'agriculture française, cette politique publique n'a pourtant jamais semblé aussi anachronique. Elle profite massivement aux plus riches - les céréaliers -, déjà dopés par le marché très spéculatif des matières premières agricoles. Elle laisse végéter des dizaines de milliers de producteurs et d'éleveurs dont les revenus n'ont cessé de diminuer. Enfin, toutes les tentatives pour faire de la PAC un outil intelligent et puissant pour endiguer la dégradation de l'environnement ont été vendangées sous les coups de boutoirs de puissants lobbys conservateurs. L'enjeu est pourtant connu de tous : il faudra, à l'échelle de la planète, pouvoir produire beaucoup plus en polluant nettement moins. «Il faut aider les paysans !» répète le philosophe Michel Serres, admiratif des
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