Retour à la case nucléaire au Japon, même si cela risque de prendre beaucoup de temps. Revenu triomphalement au pouvoir le 16 décembre dernier, le Parti libéral-démocrate a déchiré la feuille de route de l'administration précédente qui visait l'arrêt de l'énergie nucléaire à l'horizon 2040. Le Japon veut redémarrer ses réacteurs nucléaires et n'exclut pas d'en bâtir six nouveaux. Le nouveau Premier ministre, Shinzo Abe, l'a d'ailleurs répété lors de son premier discours politique devant les députés le 28 février. «Abe souhaite réduire la dépendance énergétique, explique une source ministérielle. Avec seulement deux réacteurs aujourd'hui en service [sur 50 en tout, ndlr], nous devons massivement importer du gaz d'Asie du Sud-Est et du pétrole du Moyen-Orient, pour plus de 30 milliards de dollars [22,3 milliards d'euros] par an.»
En se gardant bien de s'afficher en impatient proatome pour ne pas compromettre le résultat des élections sénatoriales de juillet, Abe insiste pour que le parc des 50 réacteurs soit inspecté en profondeur d'ici à trois ans pour déterminer lesquels seront aptes au redémarrage. Mais certaines compagnies d'électricité nippones (le secteur est privatisé et régionalisé au Japon) ont manifesté le désir de relancer leur unité dès ce printemps. Luc Oursel, le président du groupe nucléaire français Areva,