Une prise inédite et inquiétante. La pêche que vient de faire Tokyo Electric Power Co (Tepco) aux abords de la centrale de Fukushima Daichi alimente les craintes d’une pollution nucléaire persistante, au moment où le site fait face à des chantiers titanesques tous azimuts.
L’opérateur a ainsi annoncé qu’il avait capturé dans le Pacifique un poisson avec un taux de radioactivité de 740 000 becquerels de césium par kilogramme (bq/kg). Soit 7 400 fois plus que la norme fixée par les autorités japonaises pour interdire tout aliment à la consommation. Le poisson de fond, une morue longue, a été attrapé le 21 février dans un filet installé aux abords des réacteurs ravagés. Afin d’empêcher que les animaux vivant près de sédiments hautement contaminés ne s’échappent au large, une barrière de 2 mètres de hauteur a été fixée sur le sol marin, à l’entrée du port bâti devant Fukushima Daichi.
Tepco, qui vient de publier le résultat de ses analyses, liste plusieurs autres poissons saisis avec des taux dépassant les 150 000 becquerels par kilogramme. Quelques jours plus tôt, la compagnie électrique avait déjà pris une truite rocheuse à 510 000 bq/kg. En décembre, une rascasse avait atteint le seuil de 254 000 bq/kg. Au large de Fukushima, dans cette zone interdite à la pêche, un chercheur a déjà mis en évidence des niveaux de contamination dépassant largement les normes sanitaires japonaises.
Dilution. En consultant les rapports officiels, un chimiste de