Une marée de parapluies, une fanfare, un tracteur couvert de banderoles, le tout survolé par une myriade de drapeaux «No TAV» : «No al treno ad alta velocita» («non au TGV» en VF). Samedi, des dizaines de milliers de manifestants - 80 000 selon les organisateurs, 10 000 selon la préfecture - ont parcouru les huit kilomètres qui séparent les villes italiennes de Suse et Bussoleno, dans le val de Suse (Piémont). Sous la pluie mais dans une ambiance festive.
Une fois de plus, les No TAV, renforcés de 200 opposants français venus de Savoie, ont réclamé l’arrêt du projet de ligne à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin. Maintes fois ajournée depuis 1991, censée entrer en service en 2028, la LGV doit ramener le temps de trajet entre les deux villes de trois heures trente à deux heures, mettant Paris à un peu plus de quatre heures de Milan, contre cinq aujourd’hui. Le projet, focalisé à l’origine sur le trafic passagers, insiste désormais sur le fret : selon ses promoteurs, la LGV devrait permettre de libérer la route d’un million de camions par an.
Mais le coût - plus de 26 milliards d’euros - est jugé exorbitant par les opposants au regard des situations économiques italienne et française. Les No TAV remettent en cause la pertinence de ce projet titanesque qui implique le percement sous les Alpes du plus long tunnel d’Europe (57 km), alors même que le volume du fret entre les deux pays ne cesse de diminuer.
Tournant. «Le tonnage de marchandises tr