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Libération
Décryptage

Bisphénol A, substance tout risque

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Un nouveau rapport de l’Anses confirme et précise les dangers liés au composé chimique.
Du bisphénol A, un composant chimique qui se trouve dans les revêtements plastiques internes de canettes et boîtes de conserve, le 9 octobre 2012. (Photo Remy Gabalda. AFP)
publié le 9 avril 2013 à 22h06

L'Anses enfonce le clou sur le bisphénol A (BPA). En septembre 2011 déjà, dans un rapport sur cette substance chimique classée perturbateur endocrinien, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail avait conclu à sa dangerosité. Elle pointait alors ses effets nuisibles «avérés» chez l'animal (sur la reproduction, la glande mammaire, le métabolisme, le cerveau et le comportement) et «suspectés» chez l'homme, et cela même à de faibles niveaux d'exposition, surtout pour les femmes enceintes, les nourrissons et les jeunes enfants.

Sa nouvelle évaluation, publiée hier, fruit de trois années d'expertise collective, confirme ces conclusions, mais «va beaucoup plus loin», précise Gérard Lasfargues, directeur général adjoint scientifique de l'Anses : «Le travail considérable réalisé pour documenter les différentes sources d'exposition au BPA nous permet de confirmer qu'il faut réduire l'exposition de la population, mais aussi d'affirmer que la voie principale de contamination est l'alimentation et que les risques concernent en priorité l'enfant à naître des femmes exposées durant leur grossesse.» Un «rapport courageux», salue André Cicolella, toxicologue fondateur du Réseau environnement santé (RES). Ce scientifique, qui a lancé l'alerte sur le BPA dès 2009, estime qu'il «révolutionne l'expertise institutionnelle en dépit des pressions qui ont pu s'exercer sur l'Anses». D'ailleurs, l'