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Libération
Décryptage

Amiante : les victimes prises de court par la justice

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La cour d’appel de Paris a annulé 8 mises en examen, dont celle de Martine Aubry, dans le dossier de l’usine Ferodo-Valeo. Un arrêt inacceptable pour les associations.
publié le 17 mai 2013 à 22h06

Désarroi, colère, incompréhension… Les victimes de l'amiante ont appris hier l'annulation par la cour d'appel de Paris de huit mises en examen, dont celle de la maire (PS) de Lille, Martine Aubry, dans un dossier clé du drame de l'amiante : celui des salariés de l'usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau (Calvados). Un non-lieu qui éloigne encore la possibilité d'un procès pénal de l'amiante alors que les premières plaintes ont été déposées en 1996 et que cette fibre mortelle, interdite depuis le 1er janvier 1997, cause plus de 3 000 morts par an en France.

Martine Aubry, un cas particulier

L'ex-patronne du PS était mise en examen «pour homicides et blessures involontaires» en tant que directrice des relations du travail (DRT) entre 1984 et 1987, au ministère du Travail. Mais, pour les victimes, Aubry a toujours été «l'arbre qui cache la forêt». «On n'a rien à lui reprocher, précise Jean-Claude Barbé, vice-président de l'Association locale des victimes de l'amiante de Condé-sur-Noireau. Au contraire, quand elle a été ministre du Travail, elle a créé le dispositif de cessation anticipée d'activité pour les salariés de l'amiante, et celle du Fonds d'indemnisation pour les victimes.» L'Association nationale des victimes (Andeva) a, elle aussi, toujours été dubitative sur les poursuites visant Aubry.

«La justice reconnaît aujourd'hui qu'aucune faute ni négligence ne peut m'être imputée, comme je