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Pesticides agricoles autorisés : soupçon sanitaire dans l’air

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Etude . L’Inserm appelle à davantage de précaution et de transparence.
publié le 12 juin 2013 à 21h56

Ce matin, l’Inserm rend publique son «expertise collective pesticides : effets sur la santé». Une revue critique de la littérature scientifique sur ce sujet polémique : quels risques pour la santé humaine représentent les produits phytosanitaires - insecticides, herbicides et fongicides - massivement utilisés en agriculture depuis un demi-siècle ?

Massif, l’usage des pesticides l’est : environ 36 000 tonnes de fongicides, 26 000 d’herbicides, 2 000 d’insecticides par an en France. Soit 309 substances actives autorisées en 2012. Il y en a partout : notamment dans 90% des cours d’eau et 60% des eaux souterraines contrôlées. Une étude récente sur des femmes enceintes en Bretagne montre que plus elles vivent proches des zones céréalières, plus elles sont contaminées par des pesticides qui ont modifié leur physiologie.

Cancers. Certes, ont été interdites depuis trente ans nombre de substances (DDT, lindane, chlordécone…) dont l'épidémiologie a montré la «présomption de liens forts» avec certains cancers, ou des atteintes au développement de l'enfant. Mais l'étude montre que, pour des substances autorisées, l'épidémiologie débouche sur «une présomption moyenne» de liens entre l'exposition d'agriculteurs ou d'ouvriers les manipulant et des maladies. Comme entre chlorpyrifos (insecticides) et leucémie ou développement cérébral. Ou le fongicide manèbe et la leucémie. Ou encore le glyphosate et le lymphome non hodgkinien (LNH, un c