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Mieux vaut en Rio qu’en pleurer

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Ça a eu lieu. Le deuxième sommet de la Terre s’ouvre au Brésil. Bilan : des annonces et peu d’actes écolos.
Une installation en bouteilles de plastique sur la plage de Botafogo, le 19 juin 2012 à Rio de Janeiro, à l'occasion du sommet Rio+20. (Photo Christophe Simon. AFP)
publié le 30 juillet 2013 à 19h06

Sur la plage de Copacabana, les strings fio dental (fil dentaire) donnent un beau sourire fluo aux fesses des filles. Elles n'ont pas encore toutes abandonné la permanente à la Olivia Newton-John. Ça drague sec. Sea, sex and insouciance. Malgré les efforts du ténor Placido Domingo venu pousser des vocalises pour appâter le chaland, ce 7 juin 1992, Copacabana se moque du sommet de la Terre comme de sa première tong.

Le monde entier, lui, a les mirettes braquées sur le Rio Centro, le palais construit à l'extrémité de la ville nouvelle, où se tient, du 3 au 14 juin, la plus importante réunion planétaire jamais organisée. Une centaine de chefs d'Etat et plus de 30 000 délégués sont au chevet de l'environnement. L'air grave, la mine contrite. Le tout sous l'égide de l'ONU, vingt ans après le premier sommet de la Terre, qui s'est tenu à Stockholm. Cravates, tailleurs, pas de fils dentaires, ou alors bien cachés. Les «grandes consciences» sont là : le commandant Cousteau, le dalaï-lama… On cause effet de serre, déforestation, pollution des eaux, avancée des déserts ou surpopulation. On cause énormément. Il s'agit de «garantir notre avenir». Mais beaucoup ne sont là que pour bloquer toute décision susceptible de freiner le sacro-saint «business as usual». Surtout George Bush père, qui a longtemps traîné les pieds pour se rendre chez les Cariocas.

Sans surprise, le Pain de sucre (du nom du mont dominant la baie de Rio) accouche d’un aspartame amer. Le lobby i