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Interview

Pascal Canfin: «Donner une valeur économique à la biodiversité»

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Laisser son pétrole sous terre contre une subvention internationale : ce projet équatorien a échoué. Pour le ministre du Développement, Pascal Canfin, il doit être possible de monétiser certains biens naturels pour les préserver.
Deux hoatzins dans le parc national Yasuni, en Equateur. (Photo Guillermo Granja. Reuters)
publié le 20 août 2013 à 17h27

Après l'utopie, la gueule de bois. En Equateur, les organisations environnementales se mobilisent pour bloquer un projet d'exploitation pétrolière au sein de la réserve naturelle de Yasuni. Sur ce territoire, à l'orée de la forêt amazonienne, reposerait l'équivalent de 900 millions de barils, soit 20% des réserves en hydrocarbure du petit pays andin. En 2007, l'Equateur avait pourtant proposé de renoncer à cette manne, en échange d'une compensation financière versée par la communauté internationale : 2,7 milliards d'euros sur treize ans, c'est-à-dire la moitié de ce qu'aurait rapporté l'or noir enfoui sous la forêt. Le dispositif devait permettre d'éviter de considérables émissions de gaz à effet de serre.

Las, six ans plus tard, 10 millions à peine ont effectivement été versés au fonds des Nations unies chargé de centraliser les dons, selon le président du pays, Rafael Correa. Jeudi dernier, celui-ci a donc donné son feu vert aux travaux, tout en prometttant d'encadrer ceux-ci pour protéger au mieux la réserve. Montage visionnaire, malgré son échec, ou chantage à l'environnement ? Pour le ministre délégué au Développement, Pascal Canfin (Photo Reuters), le dispositif n'es