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Interview

Contribution climat: «L'important, c'est de fixer une trajectoire»

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Pour Raphaël Claustre, directeur du Réseau pour la transition énergétique, l'annonce du ministre de l'Ecologie est positive, même si les modalités restent à préciser.
publié le 23 août 2013 à 19h19

Raphaël Claustre est directeur du Cler, Réseau pour la transition énergétique et membre du Réseau action climat. Il réagit à l'annonce du ministre de l'Ecologie de mettre en place une contribution climat énergie.

Quatre ans après sa censure par le Conseil constitutionnel, le principe d'une contribution carbone redevient d'actualité. C'est une bonne nouvelle ?

Sur le principe, il faut commencer par se réjouir. Ensuite, on n'a pas assez d'éléments précis pour se faire une idée... Qu'est-ce qu'on taxe ? Selon quelles modalités ? A quel niveau ? L'important est d'en faire une mesure vraiment efficace.

Qu'est ce qui doit être taxé, selon vous ?

Philippe Martin a parlé de contribution climat-énergie et pas seulement de taxe carbone. Si c'est bien ce qu'il a voulu dire, le dispositif doit concerner toutes les énergies ; pas seulement le pétrole, le gaz et le charbon mais aussi l'électricité. Nous considérons que l'électricité d'origine nucléaire est aussi polluante et qu'elle ne doit pas être traitée différemment des autres : ce sont toutes les énergies qu'il faut économiser. Sur le chauffage par exemple, si le résultat de la contribution est de déplacer les consommations du gaz vers l'électricité, on n'aura rien gagné du tout.

Il y a sur la table le rapport de Christian de Perthuis, qui propose une taxe à un montant de 7 euros la tonne de CO2, la première année. Est-ce suffisant ?

Le plus important, ce n'est pas le niveau auquel on démarre mais la trajectoire. Si on démarre bas, même à 7 euros, mais qu'on dit que dans trois ans, ce sera 25 euros, et dans quelques années 100 euros, on donne un signal clair. Le but, c'est que les ménages et les entreprises connaissent à l'avance le coût de la surconsommation d'énergies fossiles, pour organiser leur transition.

Quel type de redistribution préconisez-vous ?

L'objectif es