Un œuf est un œuf me direz-vous, on va bien voir que non.
Bien sûr tous les œufs semblent égaux en cela qu’ils proviennent du même orifice.
Mais là s’arrête l’égalité.
De cet objet parfait, solide, minéral et organique dans son alvéole cartonnée s’offrant à nous à grand renfort d’imagerie champêtre, nous ne savons rien.
Tout au plus nous précisera-t-on la date de ponte et, depuis quelque temps, une indication du mode d’incarcération avicole concerné.
Il y a autant de différences entre un œuf industriel et un œuf agroforestier qu’entre un plant de maïs grand roux basque et un épi de Monsanto 805 transgénique.
Deux visions du monde, deux façons d’envisager le futur de l’humanité.
Mais qu’est-ce que l’agroforesterie ? M’interrogez-vous avec ce regard vaguement concerné du chiot qui a bouffé la Louboutin sous la table.
Eh bien chers candides, heureusement de moins en moins nombreux, l’agroforesterie, c’est le grand retour de l’arbre. Ah bon ? Il était parti ? On nous dit rien, c’est incroyable !
Oui, l’arbre est sorti de notre agriculture à grands coups de bulldozer, de remembrement, ce fut une hécatombe. Bye, bye les haies asiles de passereaux et d’insectes, ciao les bosquets de sommets de collines, empêcheurs de ravinement, fixateurs de carbone, accumulateurs d’eau, so long les trognes, vous savez ces arbres qui donnent toute leur vie leurs branches pour les bois d’œuvre, de chauffage et de cuisine.
Le productivisme acharné des Trente Glorieuses a transformé notre biosphère en usine et