Un an après la publication d'un article sur le dérèglement climatique dans Nature, Pascal Bruckner en souligne les recommandations affolantes pour mieux dénoncer l'idéologie que climatologues et écologistes tenteraient d'imposer : un dogme de privation fondé sur la volonté de punir, qui s'expliquerait en dernier ressort par une «haine de l'humanité», puisque «l'arme climatique vise» rien moins qu'à «entériner l'injustice globale et à interdire aux nations démunies d'émerger de la misère». On se pince, mais non, nulle trace de second degré. Reprenons.
Pascal Bruckner accepte le «réchauffement» climatique anthropique, et la nécessité de décarboner l'économie, mais ces précautions d'usages sont noyées sous une telle masse d'arguments contraires (en quoi son enthousiasme pour le gaz de schiste est-il compatible avec l'économie décarbonée ?), qu'elles semblent bien formelles. Ce brouillage-là, qui est tout le problème, semble le prix à payer pour faire prospérer une petite niche, celle de l'intellectuel suffisamment iconoclaste pour démasquer climatologues et écologistes, mais slalomant pour éviter de les contester sur le fond. Sauf qu'à force de contorsions, la désinformation guette et ici, elle confine au cas d'école.
Opportun donc, ce fameux article de Nature qui irait jusqu'à préconiser d'appauvrir les pays r