Dans sa réponse à la tribune de Pascal Bruckner critiquant une vision punitive de l'écologie ( Libération du 5 septembre), Pascal Canfin affirme que «toutes les études scientifiques […] montrent que le rythme des catastrophes s'est accéléré» ( Libération du 12 septembre).
Il est certainement de bonne foi, mais il fait fausse route. Car l’augmentation apparente des catastrophes naturelles est une illusion statistique.
Qui comptabilise les catastrophes ? La base de donnée Emdat de l’Université de Louvain (reprise par de nombreux travaux scientifiques et par les institutions de l’ONU) et les grandes compagnies de réassurance (Munich Re, Swiss Re). Mais comment comptabilise-t-on ces catastrophes ?
C’est la clé de tout. On le fait à partir de critères dont le choix explique que cette augmentation n’est qu’un artefact statistique. Sont en effet pris en compte tous les événements dont le bilan dépasse un seuil donné en nombre de victimes ou de personnes affectées, ou en coût économique.
Autrement dit : on comptabilise les événements ayant un effet majeur sur les sociétés humaines, non les événements eux-mêmes.
Or nous sommes de plus en plus nombreux, nous sommes de plus en plus riches, et vivons de plus en plus souvent dans des zones dan