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Libération
TRIBUNE

«Notre maison brûle et nous regardons ailleurs»

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par Edgar Morin, Pierre Larrouturou, Pierre Rabhi et Edmond Maire
publié le 26 septembre 2013 à 18h06

Pour sauver le climat, «il est minuit moins cinq», affirmait le président du Giec, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, dont les travaux se sont ouverts lundi à Stockholm. Plus personne ne peut douter de la gravité du dérèglement en cours : «Cyclones, tornades, inondations, tempêtes et sécheresses… Entre 1980 et 2011, les catastrophes climatiques ont coûté la vie à quelque 30 000 personnes et occasionné plus de 1 000 milliards de dollars de dégâts sur le continent nord-américain, indiquait une étude du réassureur allemand Munich Re publiée en octobre 2012. En trente ans, le nombre de catastrophes climatiques a presque quintuplé en Amérique du Nord alors qu'il a été multiplié par 4 en Asie, par 2,5 en Afrique et qu'il a doublé en Europe.» Et ce que nous vivons aujourd'hui est bien peu de chose par rapport à ce que subiront nos enfants si nous ne sommes pas capables de relever très vite le défi climatique : le franchissement possible du seuil des + 2 °C (hausse de température moyenne du globe terrestre à partir de laquelle l'impact sur les écosystèmes est de grande ampleur) n'était décrit qu'à l'horizon 2100 il y a quelques années à peine. Mais un communiqué du CNRS (juin 2013) informe que ce seuil pourrait être franchi entre 2035 et 2045 pour le scénario le plus sévère qui est, hélas, celui que suit la courbe actuelle de nos émissions de gaz à effet de serre. La situation s'aggrave et les échéances se rapprochent dangereusement.