Les gouvernements sont d’accord avec les climatologues. Le climat change, vite, fort, à cause de nos émissions de gaz à effet de serre. Et si on continue sur ce rythme, la planète va changer de visage. C’est le sens de la publication, hier à Stockholm, d’un rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).
Lundi, celui-ci publiera les 2 000 pages du rapport complet du groupe chargé de la physique du climat. De la «science très en amont» des décisions, expliquait l'une de ses 259 auteurs, Pascale Braconnot, spécialiste ès modélisations climatiques au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CNRS/CEA) de Saclay. Mais le texte n'a aucune chance d'être lu par un ministre et encore moins par un chef d'Etat. Aussi le Giec a-t-il décidé d'en tirer un «résumé pour décideurs», adopté en séance phrase par phrase par les délégations gouvernementales. Ce qui lui donne un aspect hybride. Si son contenu reste scientifique, les gouvernements le signent et ne peuvent donc plus le renier ensuite.
Son message principal est un renforcement de l'alarme lancée par les climatologues. Non en raison des découvertes et travaux réalisés depuis le dernier rapport en 2007. «Les rapports précédents sont confirmés et l'ampleur des changements climatiques projetés ne change pas», explique Hervé Le Treut (CNRS). Mais à cette «stabilité» de la science, signe de sa robustesse, répond «une augmentation continue des émissions de gaz