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Les nitrates, fléau durable

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Une étude montre que si la majeure partie des engrais azotés sont absorbés par les cultures, entre 12% et 15% restent piégés dans les sols durant au moins cinquante ans.
Prolifération d'algues vertes sur une plage de Bretagne en raison d'une pollution aux nitrates, en août 2011. (Photo Benoit Tessier. Reuters)
par AFP
publié le 22 octobre 2013 à 9h42

Les nitrates utilisés dans les engrais azotés ne sont pas totalement absorbés par les cultures et des reliquats peuvent persister dans le sol plusieurs décennies, polluant les eaux de surface et sous-souterraines, selon des travaux publiés lundi aux Etats-Unis.

Pour cette étude, les auteurs ont analysé les résidus de nitrate qui avaient été marqués aux radioisotopes sur un site agricole en France, où des engrais avaient été utilisés en 1982. Dans ces terres, alternaient les betteraves à sucre et le blé d’hiver. Trois décennies plus tard, les auteurs de cette recherche, menée par Mathieu Sebilo de l’Université Paris VI, ont déterminé que les cultures avaient utilisé de 61 à 65% des engrais et que entre 12 et 15% se trouvaient encore dans les matières organiques du sol.

La plus grande partie de ces reliquats d’engrais se sont infiltrés pour atteindre les nappes d’eau et les engrais subsisteront dans le sol pendant encore au moins cinquante ans. Puisque l’azote contenu dans les nitrates des engrais peut contaminer les nappes d’eau potable dans le sol et dans les lacs et rivières, ainsi que les écosystèmes marins côtiers, leur persistance pendant d’aussi longues périodes est préoccupante, soulignent les scientifiques dont l’étude paraît dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des Sciences (PNAS) datés du 21 au 25 octobre.

Dans de nombreuses régions du monde, l’azote provenant des engrais excède les besoins naturels liés à la croissance démographique et à l’agriculture, ajo