La pollution atmosphérique vient d'être classée cancérigène pour l'homme par le Centre international de recherche contre le cancer (Circ), l'agence spécialisée de l'Organisation mondiale de la santé. La nouvelle suscite un sentiment de triste évidence - plusieurs composants d'un air pollué, comme les gaz d'échappement des moteurs diesels, ont en effet déjà été classés cancérigènes - mais aussi de la colère et de l'angoisse car nous devons tous respirer pour vivre. «Notre tâche était d'évaluer l'air que tout le monde respire plutôt que des polluants atmosphériques spécifiques», confirme l'épidémiologiste Dana Loomis, qui a piloté l'évaluation du Circ et participait, le 23 octobre à Paris, aux assises nationales de la qualité de l'air.

Les experts internationaux réunis par le Circ ont étudié la littérature scientifique disponible, notamment des études épidémiologiques couvrant des millions de personnes en Europe, en Amérique et en Asie. Conclusions : l'exposition à la pollution atmosphérique provoque le cancer du poumon et accroît le risque de survenue du cancer de la vessie. «En 2010, 223 000 décès par cancer du poumon dans le monde étaient imputables à cette pollution», souligne Dana Loomis.

Diesels. La pollution de l'air est composée principalement de gaz (ozone, dioxyde d'azote, dioxyde de soufre, monoxyde de carbone…) et de matières particulaires (fumées et poussières formées de particules liquides et solides dont les