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CO2 : Une recherche Google égale une tasse de thé

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publié le 3 novembre 2013 à 18h06

Les Google, Facebook, Apple et autres Amazon vont-ils devenir la cible numéro 1 de Greenpeace et autres ecowarriors qui traquent les industries émettrices de CO2 responsables du réchauffement climatique ? La question surprendra le candide ou indifférera le no-life. De fait, la virtualité froide et futuriste qui sous-tend le nouveau monde Internet n'évoque pas spontanément le panache noir d'une centrale à charbon ou la torchère d'une raffinerie du siècle dernier. Mais la Face cachée du numérique se charge d'ouvrir nos yeux de technophiles béats en pointant l'impact environnemental réel des nouvelles technologies.

Ce petit livre coécrit par le philosophe Fabrice Flipo, la sociologue Michelle Dobré et l'ingénieure télécoms Marion Michot dénonce «les illusions de la dématérialisation». Et pointe cette nouvelle «main invisible de la technologie» qui malmène la nature et la société. Propres, ces technologies de l'information et de la communication (TIC) pleines de promesses de progrès ? Dès 2008, le cabinet d'études américain Gartner révélait que le secteur high-tech produisait autant de gaz à effet de serre que l'aviation, soit 2% des émissions globales (chiffre sans doute dépassé aujourd'hui). La faute aux immenses data center construits pour stocker nos vies numériques (lire aussi pages II-III). Ces fermes de serveurs sont horriblement gourmandes en énergie : les data centers représentent 1,5% de la consom