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En Pologne, la transition énergétique provoque la panique

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A l’occasion des négociations onusiennes sur le climat, les syndicats du secteur énergétique font entendre leur voix. Pour l’heure, elle porte plus fort que celle du climat.
Un slogan projeté par Greenpeace sur la centrale thermique de Belchatow , en Pologne, le 9 novembre. (Photo Kacper Pempel. Reuters)
publié le 17 novembre 2013 à 19h38

Aborder les questions climatiques en Pologne, c’est un peu comme organiser un congrès athée au Vatican, une sorte d’hérésie. Cela n’en reste pas moins passionnant à observer car la Pologne est un cas d’école. Pays regorgeant de charbon, d’usines sidérurgiques énergivores et d’anciennes centrales, il est encore ancré dans le XXe siècle. Ce siècle énergétique où la combustion de fossiles a explosé provoquant une élévation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère et les changements climatiques contre lesquels il faut désormais lutter.

Le mix énergétique polonais est édifiant. Ici, 86% de l'électricité est produite à partir d'énergies fossiles : charbon, bien sûr, lignite mais aussi pétrole. D'après Adam Ostolski, coprésident du parti vert Zieloni, le décollage des renouvelables n'est pas seulement lent, il est tronqué. «Ici, on peut parfaitement importer du bois de Russie, le faire brûler dans une centrale à charbon et déclarer qu'on est passé à 15% d'énergies renouvelables !»

Mais ce mix énergétique est également un mix humain et social difficile à faire évoluer. Entre le secteur des mines à proprement parler, celui des industries très énergivores, les centrales de production d'énergie, etc., des millions de personnes sont concernées. «S'il existe encore près de 90 000 mineurs, assure Ostolski, ce sont près de 3 millions de personnes qui seraient concernées de près ou de loin par une transition énergétique.»

De nombreux climatosceptiques

Pendant le sommet onusien sur le