Une bataille a été gagnée la semaine dernière pour l’Equateur et les 30 000 indigènes de Sucumbios en litige contre lacompagnie pétrolière Chevron accusée de pollution environnementale dans cette région amazonienne. La cour nationale de justice, la plus haute instance juridique du pays, a confirmé la condamnation record de la firme américaine pour pollution : 9,5 milliards de dollars (environ 7 milliards d'euros), soit l’un des plus forts montants de l’histoire du droit de l’environnement. Une décision qui annule le doublement de l'amende décidé en 2011 au motif que la compagnie n’avait pas présenté d’excuses.
Pour les plaignants, regroupés au sein du «Front de Défense de l'Amazonie» et les défenseurs de l'environnement, malgré l'annulation de la moitié de l'amende, c'est une victoire : «Après un an et demi d'attente, la cour nationale a prononcé un jugement qui ratifie toutes les preuves, les dégâts et l'indemnisation que Chevron doit faire», estime l'avocat Juan Pablo Saenz. Une décision qui reconnaît la réalité de près de quarante années de pollution majeure de la forêt amazonienne.
Des métaux lourds rejetés dans la nature
En 1964, la compagnie pétrolière américaine Texaco obtient le droit d’exploiter le pétrole présent dans la région de Sucumbios en Amazonie équatorienne. Le gouvernement lui concède une zone de 1 500 000 hectares de forêt vierge dans laquelle Texaco met en activité une centaine de puits sans prendre en compte l'impact écologique des techniques d'extraction.
Les déchets d'exploitation, cha