Brûler des centaines de millions de tonnes d’aliments de première nécessité pour la production d’agrocarburants est un crime contre l’humanité. Depuis 2007, les gouvernements européens et américain ont apporté un soutien sans faille à l’industrie agroalimentaire afin de lui permettre de remplir les réservoirs des voitures avec de la nourriture, notamment grâce à la mise en place d’objectifs contraignants, d’allégements fiscaux et de subventions de plusieurs milliards d’euros chaque année. Pour quel résultat ? Progression de la faim dans le monde, accaparement massif des terres, dégradation de l’environnement, et au finale, des centaines de milliers de vies perdues.
Le gouvernement français et les autres dirigeants européens disposent dans le mois qui vient d’une opportunité unique de mettre un terme à ce désastreux développement des agrocarburants. A une époque où toutes les cinq secondes un enfant de moins de 10 ans meurt de n’avoir pu suffisamment s’alimenter - selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) - il est urgent que nos décideurs politiques agissent.
Quelle ironie d’entendre certaines multinationales continuer à promouvoir les agrocarburants comme une alternative durable aux combustibles fossiles, «bonne pour l’environnement». En effet, hormis ceux qui bénéficient directement des politiques européennes sur les agrocarburants (telles que l’objectif de 10% d’énergie renouvelable dans les transports), peu sont désormais ceux qui con