Les herbes folles poussent entre les tombes, des rosiers sauvages fleurissent sur les sépultures, des centaurées et du fenouil sauvage s’infiltrent dans les fissures des trottoirs. Le cimetière des Gonards, à Versailles (Yvelines), a des allures anglo-saxonnes. Un peu moins minéral, un peu plus bucolique malgré l’alignement des pierres tombales en granit. La Cité royale est la première ville en France à avoir expérimenté, dès 2009, le «zéro pesticide» dans ses cimetières. Mais il a fallu quatre ans pour sevrer les quatre cimetières de la ville de tout traitement chimique. A l’origine de l’initiative, la directrice des espaces verts de Versailles, Cathy Biass-Morin, déterminée à protéger la santé des agents de ses services, en leur évitant les effets toxiques de la manipulation des pesticides. L’environnement y a aussi gagné : les cimetières de Versailles sont situés au-dessus des nappes phréatiques ou à proximité de cours d’eau. Tout traitement - 30 000 litres de produits chimiques par an, par exemple, pour le seul cimetière des Gonards - ruisselait immédiatement dans les nappes…
Ruissellement. Cette révolution verte s'inscrit dans la démarche globale de la ville : depuis 2007, Versailles a banni de ses espaces verts tout engrais chimique et tout produit phytosanitaire. Elle a rejoint ainsi les villes françaises (Angers, Belfort, Nantes, Rennes, Strasbourg, etc.) ou collectivités territoriales comme le département de l'Isère, dites «Zéro