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Les pesticides au ban public

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Alors que le Sénat a adopté une proposition de loi qui prévoit de bannir les engrais chimiques des espaces verts, les initiatives municipales sans produit phytosanitaire se multiplient.
Un agriculteur pulvérise des pesticides sur un champ. (Photo Philippe Huguen. AFP)
publié le 28 novembre 2013 à 19h16
(mis à jour le 1er décembre 2013 à 11h01)

Les herbes folles poussent entre les tombes, des rosiers sauvages fleurissent sur les sépultures, des centaurées et du fenouil sauvage s’infiltrent dans les fissures des trottoirs. Le cimetière des Gonards, à Versailles (Yvelines), a des allures anglo-saxonnes. Un peu moins minéral, un peu plus bucolique malgré l’alignement des pierres tombales en granit. La Cité royale est la première ville en France à avoir expérimenté, dès 2009, le «zéro pesticide» dans ses cimetières. Mais il a fallu quatre ans pour sevrer les quatre cimetières de la ville de tout traitement chimique. A l’origine de l’initiative, la directrice des espaces verts de Versailles, Cathy Biass-Morin, déterminée à protéger la santé des agents de ses services, en leur évitant les effets toxiques de la manipulation des pesticides. L’environnement y a aussi gagné : les cimetières de Versailles sont situés au-dessus des nappes phréatiques ou à proximité de cours d’eau. Tout traitement - 30 000 litres de produits chimiques par an, par exemple, pour le seul cimetière des Gonards - ruisselait immédiatement dans les nappes…

Ruissellement. Cette révolution verte s'inscrit dans la démarche globale de la ville : depuis 2007, Versailles a banni de ses espaces verts tout engrais chimique et tout produit phytosanitaire. Elle a rejoint ainsi les villes françaises (Angers, Belfort, Nantes, Rennes, Strasbourg, etc.) ou collectivités territoriales comme le département de l'Isère, dites «Zéro