Le ciel de décembre est si délavé ce matin dans le Haut-Rhin que depuis le terril de l'ancienne mine Marie-Louise, on aperçoit même au loin, très loin, la chaîne des Alpes et ses sommets enneigés. Les Vosges, elles, sont si proches qu'on pourrait presque toucher du doigt leur point culminant poudré de blanc. De la plaine émergent le chevalement désaffecté du puits Rodolphe - l'un des très rares carreaux miniers conservés de l'exploitation de la potasse - et, de l'autre côté de la quatre voies reliant Mulhouse à Guebwiller, la plus grande centrale photovoltaïque d'Alsace. Sur 4 hectares, ces 55 auvents géants couverts de panneaux sont le témoignage le plus flagrant de la révolution tranquille amorcée par Ungersheim. La politique avant-gardiste de ce village de 2 200 habitants lui vaut d'être primé, labellisé, étudié partout en France, mais aussi en Europe, comme un modèle de la transition écologique vers «l'après pétrole». Ungersheim est d'ailleurs la seule commune française du réseau mondial des «villes et villages en transition». Le mouvement a été créé en 2006 à Totnes, en Grande-Bretagne, par un enseignant en permaculture, Rob Hopkins, afin d'inciter les citoyens d'un territoire à anticiper le pic pétrolier mondial - ce moment où la production mondiale plafonnera avant de décliner du fait de l'épuisement des réserves exploitables. Mais Ungersheim a entamé sa transformation bien avant l'adhésion officielle au réseau, il y a deux ans. C'est en 2010, que le maire, Jean-Claud
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Ungersheim, un éco labo
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Vue d'ensemble du site de la centrale photovoltaïque d'Ungersheim, le 17 décembre. (Photo Pascal Bastien)
par Eliane Patriarca
publié le 23 décembre 2013 à 17h06
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