Tout a commencé avec un petit bout de femme et son troupeau de brebis. Sandrine Lizaga s'est installée il y a trois ans dans le village de Bourdeaux (Drôme) pour y faire du fromage. La paysanne élève 60 brebis selon les critères de l'agriculture biologique. Avec leur lait, elle confectionne des tomes qu'elle vend sur les marchés. En été, ses bêtes broutent l'herbe fraîche du Vercors, et lorsqu'il leur arrive un pépin, Sandrine les soigne. «Quand elles sont gravement malades, j'utilise des antibiotiques, assure l'éleveuse, mais pour les bobos du quotidien, les traitements antiparasitaires, je leur donne des plantes.» Désinfecter le cordon ombilical d'un agneau avec de l'huile essentielle de lavande, soigner un rhume grâce à une infusion de thym, traiter les parasites avec de l'huile essentielle d'ail, autant de soins que Sandrine pratique sans se poser de questions. Jusqu'à son dernier contrôle de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), le 6 août.
Ordonnances vétérinaires
Ce jour-là, le contrôle relève du volet «sanitaire» et «bien-être des animaux», il fait partie de ceux qui conditionnent le versement des aides européennes de la Politique agricole commune (PAC). Pour Sandrine, environ 15 000 euros sont en jeu. Le contrôle se déroule à merveille jusqu'à ce que les inspecteurs découvrent des flacons d'huiles essentielles et des tubes de granulés homéopathiques. Ils réclament des ordonnances vétérinaires que l'éleveuse n'a pas. «Quelques jours plus ta