Drôle d’époque où beau temps ne rime plus avec joie et insouciance. Où l’air est cotonneux, trouble, teinté de gris orangé, menaçant. Où il faut éviter de faire du sport, de promener les bambins… Bref, où respirer nuit gravement à la santé. Depuis plus d’une semaine, la pollution aux microparticules touche à nouveau une bonne partie des Français. Le seuil d’alerte, c’est-à-dire le niveau maximum de mise en garde, était dépassé hier dans plus de trente départements, surtout dans la partie nord du pays et la vallée du Rhône. Et pas de signes d’amélioration aujourd’hui.
Face à l'urgence, les autorités commencent à lever un petit doigt. «A la demande du Premier ministre et en accord avec le président de la région Ile-de-France», dixit le ministère de l'Ecologie, les transports publics franciliens seront gratuits à partir de ce matin et jusqu'à dimanche soir (ce sera aussi le cas à Caen et Rouen, et aujourd'hui à Reims). En Ile-de-France, «des mesures ont été prises par la préfecture de police pour baisser de 20 km/h la vitesse autorisée sur les routes, détourner les poids lourds en transit et limiter les émissions des sites industriels». La ville de Paris a quant à elle décidé de rendre gratuits Autolib et Vélib pendant tout l'épisode de pollution. Autant de gouttes d'eau qui masquent mal l'inaction des pouvoirs publics depuis des décennies.
«L'urgence, c'est de ne plus céder aux lobbies des pétroliers et des constructeurs automobiles», lance Nadir Saïfi