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décryptage

La pollution, faucheuse insidieuse

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Un décès sur huit au niveau mondial est dû à la mauvaise qualité de l’air, selon l’OMS.
publié le 25 mars 2014 à 20h06

«On pourrait sauver des millions de vies en luttant contre la pollution de l'air.» Ce n'est pas l'incantation d'une ONG écolo, mais l'alerte lancée hier à Genève par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La pollution de l'air a tué prématurément près de 7 millions de personnes dans le monde en 2012, a expliqué l'agence des Nations unies. Une personne sur huit est donc morte d'avoir été exposée à ce tueur invisible, ce qui correspond à un doublement des derniers chiffres publiés par l'OMS, en 2008. Une hécatombe. «La pollution atmosphérique est désormais le principal risque environnemental pour la santé dans le monde», a insisté le docteur Maria Neira, directrice du département santé publique à l'OMS.

Pourquoi une telle explosion des chiffres ?

En 2008, l'OMS indiquait que 3,2 millions de morts dans le monde étaient dus à la pollution atmosphérique. Mais les chercheurs ne s'étaient intéressés qu'aux régions urbaines. Cette fois, ils ont englobé aussi les zones rurales. En outre, leur étude repose sur «une meilleure connaissance des maladies provoquées par la pollution atmosphérique» et «une meilleure évaluation de l'exposition grâce à une nouvelle cartographie mondiale comportant des données obtenues par satellite, des mesures de surveillance au sol et une modélisation des déplacements des polluants», explique l'OMS.

Quoi qu'il en soit, les chiffres de 2012 sont