Douze milliards d'euros : c'est, selon la Commission européenne, le coût annuel des dommages causés aux Etats membres par les espèces exotiques envahissantes. Selon Bruxelles, 12 000 espèces allochtones ont été recensées en Europe. 15% sont «envahissantes», au sens de la Convention sur la diversité biologique : «Espèce introduite par l'homme hors de son aire de répartition naturelle, volontairement ou accidentellement, dont la propagation menace la biodiversité et peut avoir des impacts négatifs sur l'économie et-ou la santé.»
L’Europe va se doter d’ici à 2016 d’un cadre juridique pour lutter contre ce phénomène. La «liste noire» doit être avalisée par le Parlement européen début avril. Importation, commerce, utilisation ou libération dans la nature des végétaux, animaux et micro-organismes recensés seront interdits. Les Etats devront analyser les canaux d’entrée de ces envahisseurs et établir des sanctions pour les contrevenants. Ils devront aussi prendre des mesures de gestion pour les espèces trop largement répandues pour pouvoir être éradiquées.
Caulerpe. Dans un ouvrage iconoclaste (1), l'écologue Jacques Tassin invite pourtant à ne pas diaboliser les espèces invasives, à sortir d'une «vision manichéenne» fondée selon lui sur «le mythe d'une nature intègre», originelle, qu'«il faudrait protéger à tout prix». «En Europe et aux Etats-Unis, sont considérées comme exotiques les espèces introduites après 1500