La route file au cœur d'un plateau ocre et désertique, cerné par une muraille montagneuse aux crêtes calottées de neige. Azuréen, le ciel se mire dans le lac lové au cœur d'une palmeraie verdoyante… A cette heure matinale, début avril, la lumière n'écrase pas encore les contrastes mais les souligne à la manière d'un peintre. Au pied des contreforts de l'Atlas et à la lisière du Sahara, on découvre les paysages et la lumière qui ont fasciné tant de cinéastes du monde entier. De Lawrence d'Arabie à Indigènes en passant par Kundun ou la Dernière Tentation du Christ, les grandes productions cinématographiques ont trouvé à Ouarzazate un studio à ciel ouvert, recherché car baigné de soleil plus de trois cents jours par an. Une irradiation et une lumière qui ouvrent désormais un nouvel horizon à la cité berbère qu'on surnomme la «porte du désert» : Ouarzazate va abriter l'une des plus grandes centrales solaires au monde - la plus importante en Afrique -, et le projet phare du plan solaire que le Maroc, dépourvu d'hydrocarbures, a érigé en priorité nationale.
A une dizaine de kilomètres au nord-est de la ville, il faut quitter la nationale qui continue vers Errachidia, et emprunter une petite route récemment construite pour découvrir, à Tamzaghten Izerki, un immense chantier. Pelleteuses en action, batterie de 4 × 4 alignés devant les préfabriqués qui abritent les bureaux de l’exploitant, Acwa Power, chaussées en construction, atelier d’assemblage,