Sont-ils frères et sœurs des zadistes de Notre-Dame-des-Landes ? Ou enfants du Candide de Voltaire, qui appelait à «cultiver notre jardin» ? Leur zone à défendre (ZAD) à eux se trouve à Dijon. C'est une ancienne friche à proximité de l'entrée sud de la ville, en contrebas de la voie ferrée. Un triangle de six hectares, promis à l'urbanisation, qu'ils occupent en la cultivant depuis quatre ans. Une subversion maraîchère que la municipalité a tenté en vain de décourager. La ville de Dijon entend en effet construire ici l'un des 14 écoquartiers de son plan local d'urbanisme. Sur 21 hectares qui englobent aussi l'ancien quartier des abattoirs, sont prévus 1 500 logements, 15 000 à 20 000 m2 de bureaux, surfaces commerciales et espaces verts. Une «cité-jardin» brocardée par les squatteurs-jardiniers qui raillent une «dimension environnementale limitée aux normes BBC (bâtiments basse consommation en énergie)». Contre «le bétonnage écologique», ils défendent ces terres rescapées de l'ancienne ceinture maraîchère de la ville et forgent un modèle d'agriculture bio et vivrière.
La campagne à la ville
De l'extérieur, on ne voit pas grand-chose, juste un grand tag «Non à l'écoquartier». Quand on franchit le portail, on découvre la campagne à la ville. Un paysage hybride et apaisant, une zone plus bucolique qu'horticole parsemée de haies, d'arbres et de chemins sinueux… A l'occasion de l'anniversaire des quatre ans d'occupation, des «squatteurs jardiniers» nous gui