Après Kyoto, Copenhague, Bali ou Varsovie, ce sera au tour de Paris d’accueillir en 2015 la conférence onusienne sur le climat. Ce rendez-vous annuel tente depuis des années d’aboutir à un accord qui succéderait au protocole de Kyoto afin de limiter les effets délétères des changements climatiques sur le quotidien des humains. Même si l’échec de Copenhague en 2009 a brutalement démobilisé la société civile et même si le climat n’est pas à l’agenda des grands de ce monde, les négociations climatiques se poursuivent envers et contre tout. A dix-huit mois de ce rendez-vous mondial, la diplomatie française se met timidement en marche. Nommée le 15 mai par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, au poste de représentante spéciale, Laurence Tubiana est devenue «ambassadrice climat» de la France cette semaine. Pour cette diplomate du réchauffement, qui négocie depuis vingt-deux ans dans les coulisses de l’ONU, l’indifférence politique et sociale actuelle envers ces questions n’est pas une fatalité.
Vous venez d’être nommée ambassadrice climat de la France, en quoi consiste votre tâche ?
L’objectif est de trouver un accord idéal sur le climat et de voir par quels chemins cela peut passer. Pour un diplomate, c’est un travail classique qui consiste à réfléchir, aider et représenter le ministre des Affaires étrangères sur des missions politiques. Je voyage beaucoup pour tester des idées avec les délégations de chaque pays ou les ministres concernés. J’essaie de prendre la mesure de ce que les pays sont prêts à faire ou non, des difficultés qu’ils rencontrent pou