Le devoir de désobéissance civile : voilà ce que défend l'écrivain italien Erri De Luca (1), accusé par la justice italienne d'«instigation à la violence et à la délinquance». Longtemps ouvrier, De Luca s'est engagé dans la lutte politique et sociale dans les années 60 aux côtés de l'extrême gauche italienne. Le procès de cet écrivain, né à Naples en 1950, a débuté jeudi au palais de justice de Turin. En cause, son soutien à la lutte populaire des habitants du Val de Suze, mobilisés depuis des années contre le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin.
Maintes fois ajournée depuis 1991, censée entrer en service en 2028, la LGV doit raccourcir le temps de trajet entre les deux villes et selon ses promoteurs, libérer la route d’un million de camions par an. Mais le coût - plus de 26 milliards d’euros - est jugé exorbitant par les «NO TAV» (no al treno ad alta velocità). Ils mettent en cause la pertinence de ce projet titanesque qui implique le percement sous les Alpes du plus long tunnel d’Europe (57 kilomètres).
Le promoteur du projet, la société franco-italienne Lyon-Turin-Ferroviaire (LTF), a porté plainte contre De Luca qui avait déclaré, le 1er septembre 2013, dans une interview au Huffington Post que le projet devait être saboté.
Comment vous êtes-vous intéressé à la LGV Lyon-Turin ?
Il y a huit ans, j'étais dans le Piémont pour présenter mon spectacle Quichotte et les Invincibles et on m'a proposé d'aller rencontrer les «NO TAV». Je suis allé à Venaus dans le Val de Suze et j'ai passé la soirée a