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Le trafic de bois bien enraciné

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BIODIVERSITE . Greenpeace déplore le manque de contrôle de la part du gouvernement français.
publié le 5 juin 2014 à 18h06

Votre terrasse en acajou tropical ou vos meubles de jardin sont-ils arrivés légalement sur le territoire français ? Peut-être pas et il sera très difficile de le savoir. Après le trafic d’espèces protégées ou de déchets toxiques, le trafic de bois illégal fait irruption dans le débat public.

Avec ses ports (Caen, Nantes, La Rochelle ou Le Havre…), la France est une des principales portes d'entrée du bois illégal en Europe. Selon l'ONG Greenpeace, qui travaille depuis longtemps sur le sujet, «les chaînes d'approvisionnement sont contaminées par du bois issu de scieries qui se sont procurées du bois illégal».

Les importateurs, quant à eux, plaident la bonne foi en présentant des documents attestant de la légalité du bois qu'ils achètent. Or, depuis des mois, l'organisation écologiste tient une base de données des lots suspects qu'elle détecte dans les ports français et la tient à disposition des services de l'Etat. «Depuis 2013, aucun contrôle n'a été mené par le ministère de l'Agriculture», déplore Jérôme Frignet, chargé de campagne sur les forêts.

Traçabilité. Pourtant il y a de quoi faire : l'année dernière, la France a importé 170 000 mètres cubes d'essences diverses. Le dossier revient sur l'établi car la France doit transposer dans son droit le règlement sur le bois de l'Union européenne (RBUE), en vigueur depuis mars 2013. Celui-ci instaure le délit de mise sur le marché de bois illégal et définit les obligations de t