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Cancer : la France triste leader

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santé . L’hypothèse des perturbateurs endocriniens est la plus vraisemblable.
publié le 19 juin 2014 à 18h06

En France, on apprécie généralement les palmarès. Il est pourtant un titre soigneusement passé sous silence : la France est devenue le premier pays au monde pour l’incidence des cancers hormono-dépendants - sein et prostate - et des cancers masculins, selon le Centre international de recherche contre le cancer (Circ). Des données publiées en décembre sur le site Globocan de l’Organisation mondiale de la santé et sur lesquelles le Réseau Environnement Santé (RES) a mis la lumière, mardi à Paris. Une réalité anxiogène, d’autant qu’aujourd’hui rares sont les familles françaises épargnées par le cancer.

«Le plan cancer de la France reste muet sur cette réalité, et l'exposition aux perturbateurs endocriniens, qui est pourtant la principale hypothèse d'explication, n'y est même pas mentionnée !» déplore André Cicolella, toxicologue, qui préside le Réseau Environnement Santé. Comment expliquer qu'un pays industrialisé comme le Japon recense moitié moins de cancers que la France, que la Grèce compte quatre fois moins de cancers hormono-dépendants et Oman six fois moins ? Les scientifiques et associations regroupés au sein du RES dénoncent un «déni» des autorités qui retarde la recherche de solutions et la prévention. «Les facteurs généralement avancés pour expliquer la survenue des cancers sont insuffisants», explique André Cicolella.

Le dépistage qui serait meilleur en France ? «Pour le cancer du sein, le taux de dépistage est de 52% en France, très loin des pay