Le nombre de paysans est en chute libre. La modernisation, qui a d’abord permis d’améliorer les conditions de travail, a conduit à une industrialisation de l’agriculture qui détruit progressivement le secteur. Il n’est plus question de sélectionner des semences à la ferme. Les industriels font la loi et nous imposent leurs OGM. Impossible aussi de gérer un troupeau avec le savoir-faire de l’éleveur, le puçage électronique des petits ruminants est obligatoire. Quant aux produits transformés sur la ferme, la multiplication des normes sanitaires a fait place nette pour les produits industriels.
Ce ne sont là que des traits saillants d’un mouvement poussé par les politiques agricoles. La PAC continue à soutenir l’agrandissement et à exclure les plus petits. La Loi d’avenir agricole, en discussion actuellement, ne fait rien pour protéger les paysans. La fin des quotas laitiers encouragera une explosion de la production face à laquelle beaucoup ne tiendront pas le coup. De toutes parts, on appelle les paysans à augmenter les volumes, à réduire les coûts. On fait semblant d’oublier ce qu’est une crise de surproduction.
La ferme-usine des 1000 vaches est le symbole de cette folie. 9 millions de litres de lait, vendus à 250 euros la tonne alors que les éleveurs s’en sortent à peine avec 350 euros. Le lait devenu sous-produit du lisier qui vient alimenter un méthaniseur géant. Un projet dont la rentabilité ne tient qu’à la production d’énergie subventionnée.
Les paysans doivent-ils regar