Ce week-end se tient un nouveau rassemblement des opposants au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Avec un mot d'ordre : «L'abandon, c'est maintenant.» Mais pour eux, il est aussi temps d'imaginer l'après. Car le projet est au point mort pour deux à quatre ans, depuis que le gouvernement a gelé tout début de chantier avant l'issue des recours en justice.
A la ferme de Bellevue, qui accueillera débats et concerts ce week-end, 120 hectares squattés sont cultivés depuis un an et demi par le collectif Copain (400 adhérents, plutôt jeunes, de la Confédération paysanne) et des paysans bio. Et, ici, l’objectif est de dépasser la propriété privée des terres pour privilégier les usages communs.
Réserve. «Si l'aéroport est abandonné, on ne laissera pas de gros exploitants arracher des haies, refaire du maïs avec du gros matériel et des pesticides», dit Vincent Delabouglise, de Copain, qui travaille sur la constitution et le statut d'une réserve foncière. Une réserve estimée entre 250 et 400 hectares, incluant les fermes squattées de Bellevue et Saint-Jean-du-Tertre, et les champs détenus par Vinci, semés illégalement sur 35 ha. «C'est le cœur de la discussion du moment, qui nous oblige à jongler entre le cadre légal et administratif actuel - qu'on veut bousculer - et le rapport de force à maintenir pour contrer les menées de ceux qui voudront s'agrandir en faisant main basse sur les terres», expli