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Libération

Le littoral, pas à pas

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Depuis 2004, le photographe Bastien Defives parcourt à pied les côtes françaises. Objectif : brosser le tableau de l’empreinte humaine sur cet espace naturel.
publié le 10 juillet 2014 à 18h06

La mer fascine, le rivage, avec ces vagues qui reviennent inlassablement heurter les falaises ou s'échouer sur les plages, attire. Plus du tiers des Français vivent dans les départements côtiers, 10% dans les communes du littoral. L'été venu, ils sont encore bien plus nombreux à se précipiter sur les rivages. Une attraction paradoxale. On vient en quête de nature, d'ouverture sur l'infini marin, mais on génère une urbanisation et une artificialisation croissante du littoral, alors même qu'un quart est menacé d'érosion. Cette empreinte humaine fascine le photographe Bastien Defives. Membre du collectif Transit et de la coopérative Picturetank, il a entrepris, depuis 2004, de parcourir à pied l'intégralité du trait de côte métropolitain. Objectif : dresser un état des lieux photographique de cette «frontière qui n'a souvent plus de naturel que le nom». Ce travail au long cours, intitulé «Des rives», témoigne de la manière dont «infrastructures et activités dessinent les territoires et en définissent les usages».

De l’aube au crépuscule

Depuis dix ans, Bastien Defives part marcher entre terre et mer dès qu'une plage de temps s'offre à lui. La nuit venue, il plante sa tente sur place pour capter les variations de lumière de l'aube au crépuscule, et jouer du croisement avec les lumières artificielles. Il repart toujours de là où il s'est interrompu la fois précédente, mais ne se fixe aucun point d'arrivée, de peur de ne pas être «entièrement ici et maintenant», «plongé dans