Les éléphants devraient être protégés du braconnage par la convention des Nations unies sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), qui a notamment interdit le commerce international d’ivoire depuis 1989. Mais le commerce illicite n’a fait que se développer. Céline Sissler-Bienvenu, directrice pour la France et l’Afrique francophone du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), dresse un tableau inquiétant d’un trafic à grande échelle qui met en péril la survie de l’espèce.
Où sévit le braconnage concernant les éléphants ?
Aucun des pays qui disposent d'une aire de répartition des éléphants, en Afrique ou en Asie, n'est aujourd'hui indemne de braconnage. C'est assez nouveau. Au Mali, il y avait une population, les éléphants du Gurma, connus pour réaliser la plus grande migration d'Afrique [600 kilomètres], qui n'avait jamais été ciblée. Récemment, on a retrouvé sept à huit individus dépourvus de leurs défenses. Une attaque à mettre en lien avec la présence jihadiste au nord du Mali. Dans ce pays, les mines représentent aussi un danger permanent pour les éléphants. Sur la base des saisies d'ivoire référencées dans le monde, on estime qu'un éléphant est braconné toutes les quinze minutes. Mais c'est probablement une sous-estimation car les carcasses d'éléphants ne sont pas toujours retrouvées.
La survie de l’espèce est-elle menacée ?
On estime qu’il reste aujourd’hui 400 000 à 500 000 individus en Afrique - il y en avait 10 millions en 1900. Dans des conditions idéales d’habitat, qui n