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Libération
Reportage

Tarn. Barnum autour d’un  barrage

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Nécessité pour l’agriculture selon le conseil général, calculs erronés et destructeurs d’une zone humide pour les opposants : la validation judiciaire du projet de retenue d’eau de Sivens n’empêche pas les «zadistes» de continuer leur combat.
Mobilisation contre le projet de barrage de Sivens, sur la rivière Tescou, à Lisle-sur-Tarn, le 28 février 2014. (Christian BELLAVIA )
publié le 28 août 2014 à 18h06

C’est un petit coin sauvage du Tarn où s’ébattent les rainettes méridionales et les lamproies de Planer, le genre d’endroit où l’on se perd pour mieux pique-niquer dans la fraîcheur de prairies fleuries. Des libellules bleu roi survolent Le Tescou, qui serpente à l’ombre des mûriers et des frênes. Sur la passerelle en bois, une pancarte de la commune de Lisle-sur-Tarn prévient que nous foulons la dernière zone humide d’importance du coin, classée zone naturelle d’intérêt faunistique et floristique (Znieff). Les grenouilles auraient probablement validé par un tonitruant coassement ; le hic, c’est qu’elles sont en train d’être capturées pour être réintroduites à plusieurs kilomètres. Idem pour les poissons et les reptiles, que l’on prie d’aller voir ailleurs dans la mesure où, dès lundi, tronçonneuses et pelleteuses viendront déboiser cet espace écologique dans le but de l’ennoyer.

Dilution. C'est ici que le conseil général du Tarn a décidé de constituer une réserve d'eau. Entre le manque de précipitations, l'irrigation des surfaces agricoles, les besoins de salubrité du milieu aquatique et la dilution de certaines pollutions, les autorités départementales prétendent anticiper de futurs déficits en eau. Elles ont confié la réalisation de l'ouvrage à la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne (CACG) en 2008. Depuis le début, associations environnementales, citoyens et experts en biodiversité s'opposent à cet aménagement, jugé «surdim