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La Valserine, pure rivière

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Née dans le Jura, rejoignant le Rhône dans l’Ain, elle est la première «rivière sauvage», un nouveau label de l’Afnor visant à valoriser et protéger les cours d’eau pas ou peu dégradés par les activités humaines.
publié le 16 octobre 2014 à 17h06

La Valserine, qui prend sa source sur les plateaux du Jura et se jette dans le Rhône à Bellegarde (Ain), vient d'être officiellement distinguée comme «rivière sauvage». Une première, car ce label, décerné par l'Association française de normalisation (Afnor) et le Fonds pour la conservation des rivières sauvages de France et d'Europe, est tout neuf et un peu déconcertant. Qui dit rivière sauvage imagine en effet des masses d'eaux tumultueuses et libres depuis la nuit des temps, comme on en voit au Yukon, en Patagonie, au Népal ou encore au Montana. Redford avait ainsi sublimé la Blackfoot dans Et au milieu coule une rivière, avec ces éclaboussures de soleil filtrées par de hauts arbres, la sérénité des marmites après les rapides, le doux bruit de l'eau cristalline coulant entre des rochers plats et ronds et la pêche à la mouche comme religion…

Faune et flore abondantes

Autant de merveilles qui n'existent plus en France. La quasi-totalité des cours d'eau, ici comme partout en Europe, ont été transformés par la construction de barrages, et ont perdu leurs équilibres naturels. La qualité même de l'eau est souvent dégradée par des pollutions chimiques. Publié fin septembre, le rapport de l'Agence Rhône Méditerranée Corse le souligne : les pesticides ne refluent pas et sont «la première cause de déclassement de nos cours d'eau, juste devant les déformations du lit des rivières et loin devant les autres pollutions».

Il ne subsiste en France qu'une poignée - environ 5% - de rivières «à pe