ZAD : zone à défendre. L’acronyme détourné de zone d’aménagement différé est devenu familier. De Notre-Dame-des-Landes au Testet (Tarn) en passant par Décines (Rhône), où les «Filles et fils de butte» s’opposent à la construction du grand stade de l’Olympique lyonnais, les ZAD dessinent une carte de France des «luttes». Des combats éminemment politiques, résolus à défendre un modèle de société égalitariste, libertaire et respectueux de l’environnement.
«Bon enfant». Au Testet, une fois n'est pas coutume, l'engagement contre le barrage a fédéré un tissu de résistances extrêmement disparate, entre minorité incontrôlable ayant affronté les forces de l'ordre et militants bon teint, défenseurs de l'écologie et de la cause animale. Ce sont ces derniers qui, durant de longs mois, ont animé la ZAD, régissant une vie de camp apaisée et foisonnante. «L'ambiance jusqu'à très récemment était bon enfant. Il y avait des pique-niques, des jeux, des ateliers d'observations des oiseaux», raconte Pierre, un occupant des lieux.
Les dynamiques de ces micro-sociétés résultent d'un contexte local, si bien que l'adage voulant qu'une ZAD ressemble à une autre ZAD doit être balayé. Au sein de ces espaces autogérés, où la vie est régie selon des socles normatifs redéfinis, l'individu est nié, gommé, au profit de l'expression collective. De ce fait, il est très difficile d'identifier les groupes auxquels appartiennent ou ont appartenu les activistes du Test