Depuis la mort de Rémi Fraisse à Sivens (Tarn), les opposants aux grands projets dits «inutiles et imposés» sont interpellés par élus et médias au sujet de la violence. «Mais quelle autre voie reste-t-il dans ces dossiers sinon la résistance sur le terrain ?», répond Françoise Verchère, et coprésidente du Collectif d'élus doutant de la pertinence de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Cédpa), conseillère générale (Parti de gauche) de Loire-Atlantique. «Lorsque le fait accompli devient la règle des préfets, comment empêcher l'irréversible ?», ajoute Daniel Ibanez, membre de la Coordination des opposants au Lyon-Turin, et économiste des procédures collectives. Débat public biaisé, enquête publique en forme de mascarade, recours non suspensifs, silence et mépris des décideurs… Autant de désillusions qui, selon eux, du barrage de Sivens à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, de la LGV (ligne à grande vitesse) Lyon-Turin au Center Parc de Roybon en Isère ou au grand stade de Lyon, conduisent à la désespérance.
Le drame survenu à Sivens aurait-il pu se produire sur la ZAD (zone à défendre) du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ?
Françoise Verchère : Lorsque les forces de l'ordre ont lancé, à l'automne 2012, l'opération César pour évacuer la ZAD, je n'ai cessé de craindre ce qui est arrivé à Sivens fin octobre. Il y avait les mêmes ingrédients. A Sivens, la résistance se manifestait sur le terrain, des élus et des