Les géologues nous disent que nous sommes brutalement rentrés dans l’Anthropocène, une nouvelle étape géologique qui signifie que nous avons basculé dans l’ère de l’Humanité. L’Homme, en peu de temps, est devenu son propre facteur d’évolution, il est lui-même une force géologique.
«Je déplore que le sort de l'humanité soit dans d'aussi mauvaises mains que les siennes», disait, déjà, au XVIIIe siècle le philosophe Julien Offray de La Mettrie. Pour ma part, je me bats avec bien d'autres pour donner tort à cette sentence. Je considère que tant que l'avenir dépend de nous, l'improbable est possible et le meilleur aussi. Sauf que la fenêtre d'opportunité entre ce que nous pouvons décider ou ce que nous devrons subir se réduit à chaque instant.
Mais j'avoue, qu'au retour d'un déplacement au Sahel, je me demande, dans un accès de colère, si l'avenir ne va pas va pas cruellement donner raison au philosophe. «Science sans conscience n'est que ruine de l'âme», disait Rabelais. Science sans conscience sera la ruine de l'Homme oserai-je paraphraser !
Ce qui motive ma fureur de l’instant (mauvaise conseillère), c’est le contraste saisissant entre la situation de l’Afrique et ce qui occupe notre attention, ici. Une Afrique, engluée dans les conflits, qui subit déjà pour une partie des conditions climatiques difficiles et qui voit le phénomène tragique de désertification s’accélérer. Une Afrique, abreuvée de nos bonnes intentions, rarement suivies de réalisations