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Récit

Plastique : «Tara» vide ses filets

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La goélette achève vendredi son expédition en Méditerranée, où elle a traqué les fragments flottants pour étudier leur impact sur la chaîne alimentaire.
Gaby Gorsky, coordinateur scientifique de «Tara», en août en mer. (Photo Yann Chavance. AFP)
publié le 20 novembre 2014 à 17h06
(mis à jour le 20 novembre 2014 à 17h06)

Après sept mois d'expédition en Méditerranée, la goélette Tara revient à Lorient vendredi, chargée d'échantillons prélevés durant un périple de près de 15 000 kilomètres. Cette expédition dirigée par Gaby Gorsky, 67 ans, directeur de l'Observatoire CNRS de Villefranche-sur-Mer, va dresser un premier tableau synoptique - en quantité et qualité - de la pollution par le plastique dans cette mer qui subit une forte pression du fait des activités humaines.

A bord, 25 scientifiques d’une dizaine de nationalités différentes se sont relayés dans les «legs» successifs - les trajets d’une escale à une autre. Objectif : traquer les plastiques de toute taille, étudier leur impact sur l’écosystème méditerranéen et explorer les dynamiques et la fonction des communautés microbiennes véhiculées par ces déchets - un sujet quasiment inexploré.

Les exigences des scientifiques à bord ont rythmé la navigation de la goélette. Martin Hertau, le capitaine, en alternance avec Samuel Audrain, a acheminé la goélette jusqu'aux way-points, ces points où se concentrent les déchets et qui étaient indiqués jour après jour par les spécialistes des courants marins en fonction des gyres (grands tourbillons) observés en Méditerranée.

Deux kilomètres de dérive lente

Cinq à six fois par jour et même de nuit, sauf lorsque la houle était supérieure à 2 mètres, pour des raisons de sécurité mais aussi de fiabilité des prélèvements, Tara a arrêté sa route pour mettre à l'eau le filet Manta, un entonnoir composé d'une maille