On lui reproche souvent, à gauche, de n’être pas assez rose. Voilà qu’il n’est pas non plus assez vert… A la question de savoir si François Hollande s’est vraiment converti à l’écologie et à la lutte contre le changement climatique, nous répondons de manière nuancée. Hollande n’était pas vert de conviction ; il y a une part de tactique dans son zèle de néophyte. Mais c’est parfois en s’agenouillant qu’on acquiert la foi…
En fait, l’ambiguïté présidentielle n’a rien d’étonnant : elle reflète celle du corps social tout entier. Si l’on met à part les partisans de la décroissance, fort sympathiques mais très minoritaires, chacun en cette matière veut une chose et son contraire. Plus d’emploi, plus de pouvoir d’achat, plus de bien-être matériel et donc plus de croissance. Moins de pollution, moins d’atteintes à l’environnement, moins d’émissions de gaz carbonique et donc moins de croissance… On s’en tire en général en disant qu’il faut une «croissance verte». Mais dans l’état actuel de l’industrie et de la technique, de concept de croissance verte ressemble à celui de glace brûlante ou de viande pour végétarien. C’est seulement au terme d’une profonde reconversion et d’un changement radical des modes de vie que la croissance verte verra le jour. Autant commencer tout de suite, dira-t-on. Certes. Mais nous n’y sommes pas. En attendant, c’est le manque de croissance qui produit la souffrance sociale et, accessoirement, l’infortune politique de François Hollande. On comprend qu’il pu