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Libération

Sivens : le barrage pourrait prendre l’eau… grâce à Bruxelles

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L’UE estime que le lancement de l’ouvrage n’a pas respecté les normes écologiques.
publié le 26 novembre 2014 à 20h06

Nouveau caillou dans la chaussure du gouvernement, ou porte de sortie honorable ? La Commission européenne a annoncé mercredi l'ouverture d'une procédure d'infraction contre la France sur le projet de barrage de Sivens (Tarn). Bruxelles estime que les autorités l'ont lancé «nonobstant la détérioration de l'état écologique de la masse d'eau qu'il est susceptible d'entraîner». Une «violation présumée de la directive sur l'eau» est même évoquée dans la lettre de mise en demeure qui sera envoyée à Paris. Ce qui n'est que la première étape d'une procédure de contentieux pouvant durer plusieurs années n'en constitue pas moins un avertissement sérieux pour le gouvernement.

Obstination. «A mon avis, cela signe la fin du projet tel qu'il a été configuré il y a plus de dix ans et qui se révèle aujourd'hui anachronique», estime Arnaud Gossement, avocat en droit de l'environnement. La digue de 315 mètres doit constituer une retenue de 1,5 million de mètres cubes d'eau, destinés à l'irrigation agricole. Douze hectares de zone humide devraient être submergés, ainsi que 94 espèces animales protégées. L'eurodéputée écologiste Catherine Grèze, qui interpelle la Commission sur ce dossier depuis 2011, se félicite de son obstination, même si elle regrette que les «autorités françaises aient mis plus de huit mois à transmettre les informations demandées». Ce qui a conduit, selon elle, à une «escalade» et au décès d