La croissance, mais à quel prix ? Alors que s'ouvre ce lundi au Pérou le sommet des Nations unies sur les changements climatiques (COP 20), le pays hôte vient d'adopter un quatrième train de mesures de «relance économique», suite d'une longue série de lois accusées par les organisations écologistes péruviennes de saper sa législation environnementale. Et ce, dans un pays qui possède l'une des biodiversités les plus riches de la planète.
La plus controversée, la loi 30 230, a été promulguée cet été par le président, Ollanta Humala, pressé d’enrayer le ralentissement de l’économie. Le Pérou, qui affichait des taux de croissance de 6% en moyenne ces dix dernières années, connaît une année 2014 décevante, qui s’annonce comme l’une des plus faible depuis cinq ans.
En proposant de simplifier les démarches administratives pour les entreprises, ce texte espère attirer 11 milliards de dollars d’investissements (8,8 milliards d’euros) et générer plusieurs points de croissance, notamment dans le domaine minier, pilier de l’économie. Le secteur représente à lui seul 70% des exportations.
Or, pour ses détracteurs, cette loi est surtout «un sérieux coup porté à l'environnement», dit à Libération José de Echave, ancien vice-ministre de l'Environnement du gouvernement Humala, aujourd'hui codirecteur de l'ONG CooperAcción. Et pour cause, alors que le Pérou était le dernier pays de la région à se doter d'un ministère de l'Environnement (en 2008), il est désormais «