Des icebergs dans la ville. Une cascade sous le pont de Brooklyn. Un brouillard coloré et des miroirs lumineux dans la Tate Modern. Une voiture prise sous la glace. Des fleuves colorés de vert. Natif de Copenhague, ayant vécu son enfance en Islande, travaillant à Berlin, Olafur Eliasson s'inspire du land art pour mettre en exergue des phénomènes naturels au cœur d'environnements urbains. Le 17 décembre, il sera le premier artiste à investir la nouvelle Fondation Vuitton, à Paris, pour deux mois. Son dernier projet, Ice Watch, fait directement écho au cinquième rapport du Giec (1) sur le climat. Douze blocs de glace ont été disposés en cercle devant l'hôtel de ville de Copenhague afin de former un cadran : l'horloge du réchauffement climatique. Pour cette œuvre éphémère, 100 tonnes de glace ont été transportées du Groënland, ce qui correspond au volume qui fond chaque centième de seconde dans le monde.
Pourquoi un artiste choisit-il de se rapprocher de l’écologie ?
L’art est un langage ; comme tout langage, il n’existe que par son message. Il peut ouvrir beaucoup plus de portes que la science. Prenez le rapport du Giec : il est difficile à comprendre. Comment traduire ce propos scientifique dans l’espace et dans le collectif ? Personne ne peut s’identifier à une étude scientifique. Alors qu’il est possible de s’identifier à une création artistique.
Quel est l’écho que vous rencontrez de la part des institutions ?
Pour beaucoup, l’art est un élément marginal. Ils ont le sentiment qu’il est improductif. Ils ont tort. Une véritable politique devrait prendre l’art comme facteur de popularisation. L’a