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portrait

Laurent Fabius, il reverdit

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Le ministre des Affaires étrangères tente, à 68 ans, de prendre la tête du combat contre le dérèglement climatique.
Laurent Fabius à Paris, le 5 décembre. (Photo Yann Rabanier)
publié le 9 décembre 2014 à 17h56

Comme il allait s'envoler pour Lima où il assiste à la conférence sur le climat, rime plus ou moins riche, Laurent Fabius, 68 ans, fit savoir à Libération qu'il serait disposé à donner un entretien ouvrant sur un portrait un peu particulier : climatique, justement. Enfin, pas lui : son cabinet. On souhaite planter dans les médias son personnage de chevalier de l'anti-apocalypse et de maître de cérémonie de la délicate conférence de Paris, 195 participants en 2015. La communication est source de rêverie et de malentendu : à peine installé dans son vaste bureau du quai d'Orsay, il est clair qu'en guise de portrait, il faudra se contenter de discours. Le ministre des Affaires étrangères n'a pas plus qu'à son habitude l'intention de trop parler de lui ou de la mélancolie intime que lui inspire un monde déréglé. Sa cravate est bleu pâle comme un ciel qui n'annonce rien.

Enfant, le fils d'antiquaire parisien n'avait pas de maison de campagne. Plus tard, il en a eu deux, d'abord dans le Gers, aujourd'hui en Ariège, «un balcon sur les Pyrénées, mais je n'ai plus le temps d'y aller». Il aime «les grands paysages, où il y a une vision, une ampleur à la Gustave Doré, qui n'a pas peint que des gargantuas ou des monstres». Il se souvient d'un voyage de jeunesse aux Etats-Unis, en voiture, avec une amie : «J'aimais ce sentiment d'avoir le même paysage à l'avant et à l'arrière.» L'éternité de l'espace sans l'homme : sentiment anti-politique, en somme. Il