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Interview

«La mangrove est vitale pour une grande partie du Bangladesh»

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Après la marée noire qui a frappé la zone des Sundarbans, classée par l’Unesco, le chercheur François Fromard revient sur les spécificités de cet écosystème.
publié le 16 décembre 2014 à 19h56

Armés de seaux, de sacs et d'éponges, des familles de pêcheurs bangladais continuent à récupérer le pétrole déversé par le navire qui a coulé le 9 décembre dans la région des Sundarbans, où se trouve la plus grande mangrove du monde, classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Réagissant aux critiques dénonçant l'inaction de la communauté internationale face à cette marée noire jugée «catastrophique» par de nombreux observateurs, la ministre de l'Ecologie française, Ségolène Royal, a proposé lundi une «assistance technique» et promis d'«alerter» ce mercredi ses homologues européens au Conseil des ministres de l'Environnement. François Fromard, chercheur au CNRS (Laboratoire d'écologie fonctionnelle et environnement, Ecolab), rappelle le rôle crucial des mangroves, qui disparaissent partout à un rythme alarmant.

Qu’est-ce qu’une mangrove ?

C’est un écosystème forestier qui se développe sur le littoral des régions tropicales, dans la zone de balancement des marées. Les palétuviers sont des arbres qui résistent à une salinité élevée, à l’immersion de leurs racines ou à la faible oxygénation du sol due à la vase.

Quel est le rôle des mangroves ?

Il est multiple ! Elles rendent toute une série de services écosystémiques. Elles servent de nurserie à de nombreuses espèces marines et sont très riches en larves de crevettes, crustacés et poissons. Le lien entre la richesse halieutique et la présence de mangroves est avéré. Ces dernières minimisent également les dégâts des cyclones et des tsunamis, en «cassant» l’énergie